La fourmi dans le corps ou la science de l'Au-delà
Au début rien de bien sérieux
Juste une accroche entre amoureux
Juste une accroche entre amoureux
Réveiller les beaux jours d'insouciance
Mais toi, tu crèves sous le poids du silence
Après tout tu n'es qu'innocence
Et tu rêves avant tout de romance
Et tu rêves avant tout de romance
Laisse la mort en chemin
Mais ton malheur ressemble au mien...
Mais ton malheur ressemble au mien...
Introduction = Retrouvaille chanceuse avec la mort
- Nous sommes la commission d'enquête d'un tribunal céleste devant lequel vous aurez à répondre de certains de vos actes.
- Je savais que ce jour arriverai... J'ai toujours fait parti de la race des accusés plutôt que de la race des juges. Ces cerises que j'ai volé étant petite m'ont poursuivi jusque dans cette pernicieuse réalité. Je suis prête a écouter votre sentence.
- Ce tribunal désirerai savoir si vous plaidez coupable ou non-coupable. Voulez vous s'il vous plait donner lecture des deux chefs d'accusation.
- Sorcière blanche. Primo, vous êtes accusée d'innocence. C'est à dire d'atteinte à la pudeur de l'âme, s'inclinant et pardonnant tout les maux de l'humanité, sous prétexte d'une moralité limpide et cristalline. Secondo, vous êtes accusée de vouloir sans cesse pénétrer en fraude dans un monde qui n'est pas le vôtre. Plaidez-vous coupable ou non-coupable ?
- Je plaide coupable pour le premier et le second cas. J'avoue être cernée par la menace des démons que j'ai cherché à combattre pour le salut de l'humanité ; et j'avoue avoir souvent voulu sauter le cinquieme mur mystérieux sur lequel les hommes écrivent leurs amours et leurs rêves.
- Pourquoi ?
- Sans doute par fatigue de la frivolité du monde que j'habite et par gout de la rareté. Aussi par cette désobéissance que l'audace oppose aux règles et par cette esprit de création qui est la plus haute forme de l'esprit de contradiction, pauvres aux enfants.
- Quel est cet esprit de création ?
- Et bien.... C'est le mariage du conscient et de l'inconscient. Et de ces noces terribles et bizarres naisse des monstres que sont les oeuvres. Oeuvres parfois sublimes.
- Je suppose que derrière cette image de femme puéril, il se cache une autre personne. Une personne plus profonde. C'est celle-la que j'aimerais interroger.
- La, il met difficile de vous répondre parce que cette personne profonde, nous la connaissons très mal. C'est notre vrai " moi ". Elle est cachée dans les ténèbres, Elle nous donne des ordres et souvent nous voulons travailler sans elle, nous voulons lui désobéir, c'est à dire que nous nous mêlons de ce qui ne nous regarde pas, et c'est alors que nous commettons des graves erreurs.
- Vous revenez souvent à ce terme de désobéissance. Si je me trompe, vous faites de la transgression un sacerdoce ?
- Sans elle, que ferait les adolescents, les héros, les poetes ?
- Ils ne compteraient que sur leur bonne étoile.
- Vous vous trompez lourdement, monsieur. Un coup de des jamais n'abolira le hasard.
- Nous ne sommes pas ici pour assister a des joutes oratoires. Posez la fleur de Béatrice sur la table. D'ou tenez-vous cette fleur ?
- Elle m'a été remise par Mammon. J'avoue être extrêmement déçu de devoir vous la remettre ; j'espérais en faire l"héroïne d'un film audacieux et dénonciateur.
- Qu'entendez-vous par " film " ?
- Un film est une source pétrifiante de la pensé intime qui ressuscite les actes morts. Un film permet de donner l'apparence de la réalité à l'irréel.
- Et qu'appelez-vous " l"irréel " ?
- Ce qui déborde de nos pauvres limites.
- Vous avez demandé d'être jugée sur votre œuvre. Pourquoi cela ?
- J''ai voulu, ou plus exactement ce personnage profond a voulu bâtir une œuvre insolite, s'approchant au maximum de la sphère des idées intelligibles. Après coup, je me suis simplement demandée " mon œuvre est-elle valable ? "
- Il existerait donc dans votre œuvre une déesse pareil à une infirme endormie sans bras ni jambes, rêvant qu'elle gesticule et qu'elle court ?
- Vous donnez la une excellente définition du poète.
- Qu'entendez-vous par " poète " ?
- Le poète, en composant des poèmes, use d'une langue ni vivante ni morte, que peu de personnes parlent, et que peu de personnes entendent.
- Et pourquoi ces personnes parlent-elles cette langue ?
- Pour rencontrer leur compatriotes dans un monde ou trop souvent l'exhibitionnisme consiste à montrer son âme toute nue s'exerce chez les malades, les aveugles, cherchant par tout les moyens à accéder à une grâce qu'ils n'ont jamais désiré.
- Mammon.
- Présente ?
- Qui êtes vous ?
- L'âme sœur de cette femme, mon nom complet est Mammon, commandante de l'avarice, cinquième sœur du purgatoire.
- D'ou teniez vous le droit de remettre cette fleur à cette femme ?
- Cette fleur était morte. On ma donné l'ordre de la remettre à cette femme, pour qu'elle la ressuscite de ses mains immaculés.
- Un ordre ? Qui t'as donné cet ordre, Mammon ?
- Je ne peux pas vous le dire, maitresse. Interrogez donc cette femme.
- Alors, c'est vous, madame, qui organisez tout cela depuis le départ ? J'aurais-du m'en douter...
- Je ne fait que mon travail, vous savez. En réalité, je ne suis qu'une simple messagère.
- Dans ce cas, d'où proviennent ces ordres ? Répondez !
- Tant de sentinelles se les transmettent, que c'est le tam-tam de vos tribus d'Afrique, l'écho de vos montagnes, le vent dans les feuilles de vos forêts... au fil du cosmos, l'ordre devient muet sous la flamme glacée des étoiles...
- En ce cas, j'irai à celui qui donne les ordres.
- Ma pauvre enfant, vous faites fausse route. Certains pensent que nous sommes le fantasme puéril d'une songeuse, d'autres pensent que nous sommes une psychose ; sa psychose et que dans son improbable caprice d'existence, elle en oublie qu'elle rêve...
- Et si vous désobéissez à ces ordres ? Ils ne peuvent pas vous tuer, c'est vous qui tuez.
- Ce qu'ils peuvent est bien pire.
- Vous êtes toute puissante.
- Uniquement à vos yeux, mademoiselle. Une fois de l'autre côté, vous comprendrez enfin que l'ordre des choses n'est nullement une coïncidence.
- Je ne peut pas le croire...
- Sorcière blanche.
- Je vous écoute...
- Avez vous écrit " Je sentais le moi profond endormi, hostile, moqueur. Enroulé dans un silence.Je me débattais comme un nageur épuisé qui se noie et qui nous entraîne avec lui. Méfiance. Le crépuscule du monarque des étoiles. Le langage secret des fleurs me prévenait d'un réveil imminent, sacerdotal. Grande frayeur, peur de ne plus pouvoir le contrôler. Silencieusement, une femme morte vient me rendre visite et tente de me rassurer via un jeu habile du regard. Des yeux, une nuit intime. Je n'ai aucune confiance. Une étrangère... " ?
- je reconnais l'avoir écrit.
- Et de qui tenez vous ces choses ?
- Quelles choses ?
- Ces choses que vous dites, dans cette langue ni vivante ni morte !
- De personne.
- Vous mentez !
- Je vous l'accorde en vous disant une nouvelle fois que ces choses provienne exclusivement de ce personnage profond qui m'habite.
- Arrêtez donc de noyer le poisson. Nous jouons ici au jeu de la vérité, sorcière. Qui est véritablement cette personne ? Cette personne, dissimulé dans l'ombre, esthète et agressif, ignorant le sommeil et le temps, qui vous donne des ordres écrasants ?
- Je vous dit là la vérité des vérités. Depuis l'age du berceau, nous nous faisons croire que nous sommes libres, que nous ne sommes enchainé à aucunes règles, mais tout cela est faux. Nous sommes, nous les hommes, les serviteurs d'une force inconnu qui nous habite, qui nous manœuvre et nous dicte nos actes. Nous ne sommes qu'une austère marionnette servant sans raison un véritable schizophrène, un psychotique délirant, qui dort silencieusement en nous tous. il dicte parfois sommairement cette langue, ni vivante ni morte, à certaines personnes éclairées, qui fait de son hôte un serviteur magique que nous nommons en notre monde un " poète."
- Est-ce votre cas ?
- Ce schizophrène qui m'habite comme tous, me donne parfois des idées lumineuses, que je m'empresse d'écrire, tel un automate. Ainsi, vous comprendrez qu'aussi brillante que je sois, cette lumière n'est pas la mienne.
- Et qu'éprouvez-vous, lorsque ce schizophrène vous dicte cette langue, ni vivante ni morte ?
- J'éprouve comme une difficulté d'être.
- Nous avons besoin de quelques informations supplémentaire. Quel est votre domicile ?
- J'habite ici ; chez une amie dont je suis l'hôte.
- Que me racontez vous la ? Il n'y a point " d'ici ", ou nous sommes.
- Nous ne sommes nul part, mademoiselle.
- Je viens cependant de passer devant une mosaïque et une tapisserie que j'ai faite de mes mains. Comment expliquez vous ceci ?
- Il est possible que vous soyez passé devant cette mosaïque et cette tapisserie, mais peut être a ton simplement voulu les mettre sur votre passage. Peut importe ou votre crédulité les imagine.
- Mammon, pouvez vous nous donner une preuve de vos pouvoirs ? Et ne croyez pas qu'il vous suffira de disparaitre pour nous convaincre.
- Disparaitre n'est déjà pas commode, monsieur.
- Pas plus que de vivre dans un amalgame nocturne de cavernes, de forets, de marécages de fleuves rouges, peuplé par des bêtes gigantesque et fabuleuse qui s'entredévore jusqu'à l'os.
- Il suffit. Mammon, nous vous avons demandé de nous donner une preuve de vos pouvoirs.
- Je suis de l'avis de cette femme. Je pense que tout ce qui doit se prouver est vulgaire.
- Osseriez-vous me donner des leçons ?
- Le drame de notre époque madame, c'est que la bêtise s'est mise à penser.
- J'en ai assez entendu. Faites la sortir sur-le-champ.
- Mammon... !
- Je vous attendrai dehors, maitresse. N'oubliez pas, cette femme est un leurre. Vous l'avez aimé de tout temps, mais ce temps est un mensonge.
- J'ai dit faites la sortir ! Cette personne serait bien capable d'éclairer les hommes sur la vanité de leurs entreprises...
- Puis-je vous pose une question ? Celle-ci me taraude depuis quelques longtemps.
- Je vous écoute.
- Quelle heure est-il ?
- Mais aucune, mademoiselle. Continuez à dormir. Nous veillons sur vous.
- Vous voulez dire que je rêve ?
- Bien sur, sorcière. Vous êtes au lit. Seulement, vous ne nous rêver pas. Vous occupée, avec nous, un de ces mystérieux repli du temps dont vous avez fait votre don.
- Je ne comprend pas. Où suis-je ? Quel est cet endroit ?
- Voila une question indigne de votre titre de sorcière blanche, ma chère. C'est la phrase d'une jeune et jolie femme qui fait semblant de se trouver mal face à l'objet de son amour et de revenir à elle dans un monde qui la dépasse intégralement.
Chapitre I = La complainte de la sorcière blanche
Hier j'ai pleuré
Trop de larmes j'ai versé
Hier je l'ai perdu
Un lien d'amour s'est
rompu
Je voulais comprendre
Je voulais l'entendre
Mais elle ne m'a pas répondu
Pour elle je n'existe
plus...
J'ai
craint quelqu'un qui n'a jamais régné. Cette femme délicate, dans
son aberrance a traversé le surprenant pont de cristal. Elle se
trouve à présent dans une fragile existence faite de nuisance et de
naïveté.
Quel gâchis avilissant ! et je devrais avoir des remords
? Je devrais en mon sein condamner l'atrocité du temps ?! Ma
pétulance étreint la solitude de minuit. Les derniers mots de
l'obscurité seront sages, perpétuels.
Pour quelle raison devoir
passer nôtre existence encagé, à attendre la représentation de la
nuit éternelle ? D'être en vie, de marcher sur cette terre, voilà
le véritable crime, sorcière.
" Mon bonheur est emprisonné au-delà d'une illusion de verre
J'entend continuellement les lamentations dissimulées dans ma poitrine
Ma volonté de te revoir dans l'aurore
S'effondre devant moi, je n'ai plus aucun espoir
Je n'éprouve qu'une souffrance brulante à chaque jour qui s'ouvre
Chaque moment qui passe est bien trop douloureux
Comme paralysée, je ne vous ressens plus
Si fatiguée, mais loin d'être perdue
Je suis commme je suis, et je ferai tout
Pour être plus comme moi, un peu moins comme vous
Mes nuits étaient sombre et pleine de terreur
Ne voyez vous pas que vous m'étouffez
Guidés par la peur de perdre le contrôle
Ce que vous pensiez que je serais
Se détruit sous vos yeux, je ne joue plus de role
Chaque pas que je fais n'est qu'une autre erreur à vos yeux
Comme paralysée, je ne vous ressens plus
Si fatiguée, mais loin d'être perdue
Je suis comme je suis, et je ferai tout
Pour être plus comme moi, un peu moins comme vous
Et je sais que je peut aussi échouer...
Mais je sais que pour ramener mes proches, je devrai me battre seule !!!
Comme paralysée, je ne vous ressens plus
Si fatiguée, mais loin d'être perdue
Je suis commme je suis, et je ferai tout
Pour être plus comme moi, un peu moins comme vous
Comme paralysée, je ne vous ressens plus...
Reviens moi, un jour...
Comme paralysée, je ne vous ressens plus...
S'il te plait, reviens moi un jour...
Chapitre II = Séance de dédicaces à la bibliothèque Ormedo
Chapitre III = L'ange aux deux ailes ocellées
Un
ange puéril, comme venu d'un conte, crée une hargne fine. Son âme
terrifié par le chaos continue d'absurdement voyager à la recherche
des songes passés. A travers les rayons du soleil, il envie
l'astucieuse obscurité. Dans ses prières inutiles, un espoir
renaît. Une promesse, une espérance qui assassine les abominables
silences du crépuscule. Si l'un de ses vœux
pouvait être
exaucé, il choisirait sans doute de devenir l'orage éternel. Il
cueille l'étreinte des mauvaises pensées. Des pensées coléreuses,
froides. Furieuses à l'égard de l'habit de la lumière. Les voici.
" La cupidité des rêveurs maçonne l'ordre à partir de la
somptueuse angoisse de la vierge. La souffrance de son illusion se
trouve cadenassée ; isolée dans une tristesse tranchante. ".
Il
est visionnaire. Enthousiasmé par le châtiment des océans de
cristal, il écrit l'avenir ; dans un phrasé redoutable et
désintéressé. Voilà sa cruelle sentence : " Les sages
émotions d'une âme immaculée comme celle de la sorcière Béatrice
sont-elles vieillissantes ? Un tel mariage entre pureté et désordre
peut sembler, à nôtre époque, sensationnel, même chez une
personne délicate et dévotieuse. Ne serait-ce pas plutôt que la
fantaisie se détourne de la tendresse, sous prétexte qu'elle offre
moins de charme que la quiétude ? Allons plus loin. La désinvolture
ne s'improvise pas inopinément dans un spectacle insolite fait de
roses éclatantes psalmodiant une prodigieuse romance. Béatrice,
cette figure ineffable est à elle seule une ligne de vie. Ses
serviteurs apathique, qu'elle surnomme sereinement ses « fournitures
» sont
assommés, étourdis face à sa grâce insensée. Les stratégies
inconscientes de son cœur
aimée
sont plus étranges encore que les manigances cruelles
de la
sorcière noire. "
Instruit
; studieux, il improvise une rencontre fortuite avec sa muse,
contagionnant l'humeur des utopies. Une entrevue, une réunion apte à
courtiser le testament du désastre des intimes. Il l'a voit à
chaque coin de rue ; en tout lieu. Il espère pouvoir un jour la
cajoler ; l'étreinte comme la vanité des passions illumine de son
poing les ombrages du néant. Il repense inlassablement au goût des
lèvres du son premier amour ; un amour frivole et naïf qui lui fait
malencontreusement réfléchir au destin du pardon ; un destin
absurde et irréel qui trouve sa force dans la mélodie des saints
déchus. Il s'exprime enfin ; d'une manière séduisante et
précieuse.
"
Si tu crois être faible, les autres le croiront aussi."
Chapitre IV = Nous ne sommes que la psychose d'une songeuse qui, dans son improbable caprice d'existence, en oublie qu'elle rêve.
Chapitre VI = La sorcière noire
" Dieu, vous que j'aimais dans la mauvaise vie où jusqu'à la merveille de vous s'enfuit. Nous dans un long silence, vous que j'aimais dont la mort à ravis ... Les yeux fermés une pensée me réjouit, avec le songe de vous moi je poursuis... Mes invisibles en vôtre bonne nuit. Dans la vie impure encore aujourd'hui, le mal reprend vie. Et je voudrais si longtemps, une joie, un nuage, vôtre sourire et le vent ... "
Conclusion = La lyre d'Orphée
La
sève du poète
Les
fleurs qui s'endorment dans le pré,
Avec
le sang du péché
Les
transporte ; via un péril
Conduit
Minerve, par tes yeux de fils,
En
guerre, un de nos trois démons,
Allant
écouter le sermon
Pour
découvrir ces mains
Qui
prennent du ciel le chemin.
Ah, toujours cette déesse Minerve, toujours ce regard impénétrable... Que cherche t-il donc à obtenir d'une telle chimère ? La vérité ? Quelle vérité ? Il n'y en a aucune, Orphée. Seulement les preuves futiles d'un amour secret.